HISTOIRE DE LA MEDECINE ESTHETIQUE
"Une Histoire de la Médecine Morphologique et Anti-âge"
Des papyrus d’Ebers aux lasers, comblements et toxine botulique
Dr Isabelle PAUL-GUENOUN © 2008

II -  ANTIQUITE ( –3000 AV- JC au V siècle ap JC)

  2.1  LA MESOPOTAMIE

  2.1.1 LES SOURCES DE DOCUMENTS

  -Pauvreté des restes osseux, et des représentations :
on ne possède aucune « représentation imagée » (peinture, sculpture, bas-relief…) relative au domaine médical.  Les restes humains de cette époque et de cette région sont  rares et  n’apprennent rien sur les pratiques appliquées.

  -Richesse des premiers écrits : le Code d’Hammurabi, première bibliothèque médicale (6)
Les tablettes en cunéiforme  traitant de la médecine ne représentent qu’une très faible proportion de tout le matériel écrit retrouvé par les archéologues. Code d'Hammourabi
Les premières traces écrites ayant trait à la médecine sont retrouvées dans le  code d'Hammurabi ,le plus ancien code de loi retrouvé, écrit à l’initiative du  roi de Babylone Hammurabi(, 1793 1750av JC) fondateur du premier empire babylonien, gravé sur une stèle de basalte, retrouvée à Suse en 1902, conservé au Louvre. Il s'agissait d'un code réglementant entre autres pratiques, l'activité des médecins, notamment ses honoraires et les risques qu'il encourait en cas de faute professionnelle.
La constitution d'une » bibliothèque » médicale par Assurbanipal , dernier grand roi Assyrien,  au VIIe siècle avant J.-C, marque le début de la formation médicale. Quand son palais a été incendié, 20 000 tablettes d’argile ont été « miraculeusement cuites » par les flammes et ont pu ainsi se conserver de façon remarquable.
Les archéologues ont eu aussi la chance de découvrir la « bibliothèque » d’un « médecin » pratiquant à Assur, documents auxquels il convient d’ajouter 30 textes médicaux en provenance d’Uruk.
Tout ce matériel, bien que diffus et incomplet permet de se faire une petite idée de ce que pouvait être la médecine mésopotamienne.                    3-Stèle d’Hammurabi  XVIII  siècle av  JC, (Musée du Louvre)

  2.1.2 LE SAVOIR MEDICAL :  Prêtre, médecin et devin

  En Mésopotamie vers 3500 av. J.-C., le savoir anatomique est au service de l'art divinatoire. En raison des systèmes théocratiques qui prévalent en Assyrie et à Babylone, la médecine de ces pays est inséparable des pratiques magiques. Les tablettes cunéiformes qui sont parvenues jusqu’à nous montrent des séries importantes de cas pathologiques bien classifiées. Plus surprenant, des modèles de foie en terre cuite très fidèles ont été retrouvés au cours de fouilles archéologiques. Le foie, considéré alors comme le siège de l’âme, revêt en Mésopotamie une importance toute particulière et son étude anatomique révèle les intentions des dieux.
   L'analyse des viscères d'animaux sacrifiés a des valeurs prédictives très diverses (météo, récoltes, issue d'une bataille…). Le cœur est le siège de l'intelligence, le sang représente la vie, la forme des lobes hépatiques prédit le destin. Le prêtre est aussi devin et médecin. Les rêves sont également étudiés dans le même but, la maladie est une malédiction des dieux..
   Un grand nombre de remèdes sont utilisés et décrits dans les textes retrouvés, parmi lesquels plus de cinq cents médicaments, dont certains sont d’origine minérale (l’antimoine en particulier), les Sumériens utiliseront des pansements occlusifs a base de miel et de graisse et les vertus analgésiques de l’opium.
  De longues listes techniques nous renseignent sur ces pratiques. Elles se présentent sous la forme de phrases avec une protase présentant l'état du malade, et une apodose disant le diagnostic, avec parfois à la suite le traitement à prodiguer. Elles concernent différents domaines, depuis la gynécologie jusqu’à des cas psychiatriques, en passant par l'ophtalmologie.

  2.1.3 PREMIERES PRATIQUES D’HYGIENE :bain, épilation

  Dès la IIIe dynastie d'Ur (civilisation sumérienne, env. 2000 ans av. J.-C.), on fabriquait une sorte de savon fait d'huile végétale saponifiée par des cendres (riche en KOH)  et d’argile où l'argile jouait le rôle de décrassant par abrasion et, constituait un des premiers gommage .
Près de 2000 ans avant notre ère, l’épilation était en vigueur auprès des rois et des reines; Les notables de BABYLONE se faisaient épiler le menton, afin de porter une barbe postiche (7), attribut des dieux. Ils utilisaient des pinces à épiler en bronze, et une crème dépilatoire, cire à base d’eau, de sucre et de citron.